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Pour trouver des randonnées sympas près de là où nous nous trouvons, nous utilisons souvent AllTrails. Il s’agit d’une application mobile bien faite, avec pour chaque rando une cartographie et un schéma d’élévation. Et si on a du réseau pendant la balade, l’application enregistre nos déplacements, ce qui nous permet d’avoir la certitude que l’on est sur le bon chemin.

 

Au matin de la fameuse randonnée, je suis un peu reposée de ma nuit de l’enfer au col Agnel et je me sens d’attaque. Il s’agit d’une randonnée jusqu’au Monte Losetta, depuis la vallée de Soustra. L’application indique une durée moyenne de 6h40 de marche, pour une longueur de 15,3km et 1133 mètres d’élévation. Un aller / retour tout en montée, puis en redescente. Une bonne petite rando donc !

La balade démarre sur un sentier abrupt et difficile à arpenter car presque invisible. On fait donc attention à nos pas et heureusement, car après seulement quelques minutes de marche, Jules évite de justesse un serpent qui traverse devant ses pieds. Moi, grâce à mon légendaire coup de bol, mes yeux tombent sur une petite sacoche abandonnée au milieu des herbes hautes. Il s’agit d’une paire de jumelles certainement tombée du sac d’un précédent randonneur. Cela tombe bien, on prévoyait justement d’investir ! Elles ne sont pas de première jeunesse, mais fonctionnent très bien.

Après ce début un peu chaotique, le sentier devient nettement plus lisible. On suit la rivière jusqu’à arriver sur un beau plateau d’alpage niché au creux des montagnes. Là, au milieu de quelques anciennes petites habitations en pierre, on remarque très vite qu’on est sur le territoire des marmottes, il y en a partout !! Je suis trop contente d’avoir trouvé les jumelles quelques minutes plus tôt ! On les dégaine tour à tour pour observer ces petites créatures emblématiques de la montagne. J’ai envie de rester là toute la journée, à les observer mener leur petite vie. Mais Jules me rappelle qu’on a encore un bon bout à grimer et qu’il ne faudrait pas que l’on se retrouve à finir la randonnée de nuit. On reprend donc la route qui continue de longer la rivière à contre-courant. Le paysage est magnifique.

Plus on s’approche des sommets et plus il fait froid. Alors que l’on marche depuis plusieurs heures, je commence à ressentir la fatigue et j’ai du mal à avancer. On s’arrête quelques minutes, le temps d’avaler le casse-croute qu’on avait emporté et de voir passer un Italien en marche rapide avec son vélo sous le bras, puis on reprend la route. Le chemin n’en finit plus de monter vers le ciel et, alors que ça m’arrive rarement, cette fois j’ai l’impression que je n’arriverai jamais à attendre le sommet. Mes jambes n’avancent plus et j’ai envie d’abandonner. Pourtant, nous avons fait beaucoup de rando cet été, certaines tout aussi difficile. Mais la nuit blanche au col Agnel a clairement laissé des traces et la nuit suivante n’a pas suffi à complètement me remettre sur pied. J’avais cette fois été réveillée tôt par un troupeau de vaches qui avait décidé de migrer à côté du camion. Des dizaines de cloches qui tintent, c’est difficile à ignorer…

J’accuse le coup. Jules m’encourage, me dit qu’on y est presque, que je peux y arriver. Même si je suis au bout du rouleau, j’ai quand même envie de voir ce qu’il y a de l’autre côté. Alors je serre les dents et j’avance à la vitesse de l’escargot, un pas après l’autre. Puis ENFIN on atteint le sommet ! Évidemment, même si j’ai les jambes coupées en deux, la vue sur le Monte Viso valait largement mes efforts. Je m’assoie pour reprendre mon souffle et admirer le spectacle. Jules décide de continuer quelques mètres encore jusqu’à la croix de la pointe Joanne (3052 mètres d’altitude). Tous ces sommets de montagnes qui se hissent au-dessus des nuages donnent l’impression d’être au sommet du monde. C’est à couper le souffle !

Je fais crisser mes pieds sur la neige avant d’attaquer à nouveau le chemin en sens inverse.

En redescendant on croise quelques éleveurs venus récupérer leurs vaches pour les ramener en bas de la vallée. Ils se déplacent à flanc de montagne avec des petites mobylettes, c’est impressionnant à voir. En retraversant l’alpage, on fait nos adieux aux marmottes et on reprend à nouveau le petit chemin chaotique qui remonte jusqu’au camion. Au final, il nous aura fallu 7h pour boucler la randonnée. Sacrée journée !

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