Pour la suite de nos aventures slovènes, nous décidons de prendre la route afin d’aller faire une petite randonnée en forêt, à la découverte d’un village traditionnel de montagne. Sur la route, on s’arrête pour grimper jusqu’à un point de vue qui offre cette fois-ci une vision sur toute la vallée de Bohinj.

On gare Léonard à Rudno Polje, point de départ de notre petite randonnée. On avance tranquillement sur le chemin de terre depuis une quinzaine de minutes quand soudain, un panneau devant nous indique que nous allons traverser un territoire forestier habité par des ours. Dans le sac que l’on a pris avec nous, on a deux bananes et c’est à peu près tout. Pas sûr que ça suffise à nous sauver en cas de rencontre avec une de ces bêtes poilues. Jules plaisante à moitié en me disant : « Si jamais c’est un petit ours noir il faut faire du bruit et lever les bras pour se grandir. L’ours noir est relativement peureux alors il prendra la fuite. Si jamais c’est un ours brun, alors on est foutus. » Hum…

On va marcher une heure et demi à travers une grandiose forêt de sapins, en jetant furtivement des coups d’yeux à gauche et à droite, sans jamais croiser d’ours heureusement. Puis enfin, la forêt s’ouvre pour laisser place à une petite plaine de montagne, Planina Zajamniki, sur laquelle est planté un magnifique petit village traditionnel tout en bois. Je n’exagère rien si je dis qu’en cet instant j’ai l’impression d’être dans un film. La vue de ces petites maisons en arc de cercle, entourées de sapins, avec les montagnes en arrière-plan nous semble irréelle. Je me verrais bien passer une semaine, là, assise dans l’herbe au milieu des petites maisons, à dessiner et écouter de la musique.

On dirait vraiment un petit paradis.

On aurait bien aimé sortir le drone pour partager les images avec vous, mais certaines des maisons sont actuellement habitées et il n’est pas question d’embêter les gens qui vivent paisiblement ici (un mec qui arrivera après nous aura moins de scrupule…)

On va rester un moment en haut du village, à admirer la vue, avant de descendre se balader au milieu des petites maisons. La magie opère aussi d’en bas. Déambuler sur l’herbe verte entre les petits chalets est vraiment agréable. J’ai la drôle d’impression d’être dans une maquette géante. Jules fraternise avec un chat qui va ensuite décider de le suivre partout comme son ombre. On en profite aussi longtemps que possible, mais mi-octobre le soleil baisse rapidement. Mistigri s’arrête à l’entrée du village et nous regarde nous éloigner alors qu’on entame la marche retour, avant que le soleil ne se couche. En arrivant sur le parking où est garé Léonard, je remarque un grand panneau indicatif sur la faune et la flore sauvage qui compose le parc. La réponse est là, devant nos yeux. Ce sont des ours bruns qui peuplent ces montagnes. On se dit que la prochaine fois, même si la rencontre est peu probable, on prendra peut-être un peu plus que deux bananes dans le sac…