Notre deuxième gros GROS coup de foudre au Monténégro, il est pour la région du lac de Skadar. Après des jours sans fin de pluie et de grisaille, enfin une éclaircie. On prend les petites routes étroites pour nous rendre au lac. On roule longtemps au milieu de ces petites montagnes et de ces champs de pierres. Ceux qui sont déjà allés au Monténégro voient certainement bien de quoi on parle. Pour les autres il faut imaginer que les dieux se sont amusés à concasser de gros cailloux et qu’ils les ont éparpillés partout comme du crumble. C’est certainement ce qui rend la construction d’une infrastructure routière bien difficile dans certains coins du pays. C’est aussi la raison pour laquelle mieux vaut ne croiser personne sur ces routes étroites sans bas-côté.
En chemin on s’arrête parfois pour profiter de l’ambiance des petits villages tels que Rijeka Crnojevica. Sur la route, on écoute la radio, fréquence 89.30 qui ne passe que des musiques actuelles reprises dans le style typique des années folles. Je vous laisse imaginer le tableau : les montagnes, le crumble, la musique et nous ! Magique.
Enfin nous arrivons à ce célèbre point de vue de carte postale. C’est l’image qui arrive en premier lorsque l’on tape « lac de skadar » dans Google et ce n’est pas pour rien. La vue est absolument époustouflante. Une rivière émeraude serpente entre les montagnes pour se jeter un peu plus loin dans le lac de Skadar parsemé d’îles. C’est beau. C’est canon même !
On est seuls au monde alors pour la première fois depuis notre départ, on prend le temps de sortir le drone pour immortaliser le paysage, et nous immortaliser devant par la même occasion. Malgré plus d’une décennie passée ensemble, le nombre de photos de nous deux se compte sur les doigts de la main. Ce grand voyage devrait nous permettre d’avoir quelques clichés à montrer à nos futurs enfants.
En fin de journée, on roule un peu plus vers le lac, on passe quelques villages jusqu’à un grand terrain de basket abandonné. La vue sur les îles est bien dégagée. On profite d’un coucher de soleil vraiment superbe (malgré l’état déplorable de nos vitres…)
Le lendemain le temps est redevenu typiquement monténégrin. Pas la peine de vous faire un dessin. On fait quand même une petite marche pour admirer ce lac et cette nature sauvage. Malgré le ciel gris, il se dégage ici une atmosphère vraiment spéciale. C’est beau cette nature intacte sans aucun hôtel 4 étoiles pour gâcher la vue. Pas étonnant que tant d’oiseaux s’y plaisent. Parmi les 264 espèces qu’abrite le lac, on recense certaines espèces rares et menacées tel que le Pélican frisé, symbole du parc naturel. Peut-être le lac est-il moins sauvage en été, lorsque les touristes le prennent d’assaut, mais en cet instant, malgré la pluie, on savoure.
On avait pour projet d’emprunter un chemin à pied afin de descendre près de la berge et d’admirer le lac d’en bas. Alors qu’on entamait notre marche, nous sommes tombés sur des ânes sympathiques qui ont pris leurs caresses avant de nous laisser continuer notre route. Puis plus bas est apparu une vache qui s’est instantanément mise à paniquer en nous voyant au loin. Pas rassurant une vache à cornes qui panique… La vache ayant détalée, on décide de continuer notre chemin mais un peu plus loin, rebelotte. La vache se remet à courir de manière imprévisible et nous on décide d’annuler notre balade. J’ai déjà bien peur des vaches de manière générale (c’est gros, ça fait flipper), mais alors une vache paniquée et imprévisible, non merci je repars dans l’autre sens.
On aurait aimé tous les deux passer plus de temps ici, mais le froid, l’humidité et la pluie nous poussent inexorablement à reprendre notre route vers le sud.