Il y a des passages de frontières plus impressionnants que d’autres. On ne peut pas vraiment dire que notre passage de la frontière Croatie / Monténégro fut exceptionnel. On se retrouve à longer l’Adriatique en passant par des lieux très urbanisés et sans charme. Le coup de foudre pour ce tout nouveau pays n’est pas immédiat. C’est sans compter sur le soleil qui est resté à la frontière Croate et qui nous a abandonné à la grisaille et la pluie.

Pourtant ce voyage que nous avons entamés depuis quelques mois nous a prouvé, à plusieurs reprises déjà, comme les journées peuvent être pleines de surprises et comme nos premières impressions peuvent être retournées comme des crêpes. Alors que l’on roule depuis quelques heures, la journée commence son déclin et nous mettons le cap sur un spot nature repéré sur l’application Park4night. Et au détour d’un virage, magie. En un claquement de doigt on passe d’un sentiment mitigé à un émerveillement total. Ce virage que nous prenons ouvre sur la Baie de Kotor. Nous savions évidemment qu’il s’agissait d’un lieu d’intérêt, c’est la raison pour laquelle nous avions décidé d’y faire notre première halte. Mais parfois rien ne vous prépare à la beauté d’un lieu.

Alors que nous longeons la baie, puis que nous prenons de la hauteur, le spectacle n’en finit pas. La grisaille et la pluie, qui nous avaient tant chagriné jusqu’ici, rendent l’atmosphère de fin de journée sur ce simili fjord absolument magique. La vue n’aurait pu être plus belle qu’avec ces couleurs édulcorées par l’humidité, ces nuages bas coincés au-dessus de l’eau et ce ciel encore chargé qui laisse filtrer la lumière orange du soleil qui décline. Une merveille. Une claque même ! Je tends volontiers la deuxième joue…

Si le Monténégro est célèbre pour cette magnifique baie de Kotor, ce pays a aussi acquis une certaine renommée (si non mondiale, au moins européenne) pour un fait un peu moins glorieux : l’état absolument déplorable de ses routes.

Cette première journée est donc aussi l’occasion de découvrir de nos propres yeux qu’ils n’ont pas volé leur réputation. Ici conduire sur certains itinéraires, c’est Indiana Jones ! Sans compter qu’en plus des trous, bosses, fissures… les routes sont souvent étroites avec un petit (euphémisme) ravin ou bien des tonnes de rochers de chaque côté. Si tu croises quelqu’un, tu es bon pour une marche arrière de l’extrême. Heureusement qu’il n’y a pas grand monde…

Bienvenue au Monténégro !