Alors que l’on roule en direction de la Slovénie, il y a un dernier arrêt que l’on souhaite faire dans une ville emblématique d’Italie que nous n’avons encore jamais visitée : Venise.
Venise en camion aménagé, c’est possible ça ? On s’est posé la question, on a cherché les solutions qui existent, l’idée étant évidemment de dépenser le moins possible pour ce voyage. Car entre les assurances, les forfaits téléphones, internet, les courses et l’essence (à quasiment 2€/L, aïe !), le budget mensuel est vite grignoté.
Encore une fois, c’est en parcourant l’application Park4night que l’on trouve la solution : un tout petit parking en terre battue dans une ville en périphérie, à proximité d’un arrêt de bus qui amène à l’entrée de Venise en 15 / 20 minutes à peine. Les précédents avis sont super rassurants sur la tranquillité du quartier et la bienveillance des habitants, alors on tente notre chance !
En arrivant sur place en fin de journée il y a encore largement la place pour nous installer. Un panneau à l’entrée indique que le parking doit être libéré chaque jeudi, jour de marché. Nous avons donc deux jours pour visiter Venise.
Après une nuit hyper paisible, nous prenons le bus qui nous dépose Piazzale Roma, à l’entrée de Venise. On traverse les premiers ponts, on s’engouffre dans les premières ruelles et bien évidemment le charme particulier de la ville opère très vite. Pour autant Venise n’est pas tout à fait tel que je me l’imaginais. Alors que je pensais découvrir une ville toute petite, Venise est en réalité relativement grande ! On fera un bon nombre de kilomètres à pied pendant ces deux jours.
Malgré le fait que l’on soit mi-octobre, il y a beaucoup de touristes (certainement un nombre dérisoire comparé à la période estivale, mais tout de même conséquent pour nous qui avons plus l’habitude des petits villages paisibles). Comme la queue est bien longue pour visiter la basilique St Marc, on décide de faire l’impasse et de plutôt continuer à nous perdre dans les petites rues. On emprunte des dizaines de petits ponts charmants, on tombe sur des dizaines de petites places cachées au fond des ruelles. Les tons pastel des immeubles se reflètent dans l’eau et le ballet des gondoles est incessant.
Nous choisissons de visiter le musée de Peggy Guggenheim, situé dans un palais du XVIIIe siècle en bord de canal. Les pièces présentées, principalement des œuvres du XXe siècle, sont riches et éclectiques. Coup de cœur pour un immense tableau de la série « L’Empire des lumières » de René Magritte.
On fait aussi un crochet obligatoire par la librairie Acqua Alta, un lieu complètement atypique, une caverne d’Ali Baba où l’eau du canal s’invite souvent. Ainsi les livres sont entassés dans des barques, baignoires et autres systèmes flottants. Par endroit les livres détrempés par de précédentes crues sont empilés le long des murs, comme des témoins silencieux qui nous rappelle que Venise est une merveille fragile.
Le plus grand étonnement pour nous lors de ces deux jours de balade, c’est que l’on remarque très vite l’absence totale de banc. Le premier jour nous avions emporté dans le sac notre petite glacière avec deux portions de salade de pâtes préparée la veille. Le problème c’est que l’on ne sait pas où se poser pour manger et on se voit difficilement le faire debout. Je vous entends déjà, vous allez me dire « C’est Venise, il y a des ponts partout, assois-toi donc 5 minutes sur une marche ». Eh bien non, après une rapide recherche sur internet on trouve très vite une réponse. Ces dernières années, pour lutter contre le flux immense de touristes qui créé parfois des bouchons sur les ponts et dans les ruelles étroites, la mairie a décidé que les visiteurs devaient être en permanence en mouvement. Ils ont donc passé un arrêté qui interdit tout bonnement de s’assoir où que ce soit dans Venise. Une police spécialisée patrouille pour s’assurer que l’interdiction est bien respectée. Tant pis, on garde la salade pour le soir et on trouve un restaurant qui sert des pizzas à un prix relativement correct (pour Venise…). Le lendemain on trouvera mieux, un petit resto bar qui sert des sortes de tapas dans le quartier étudiant pour un prix très correct.
J’adore le linge suspendu entre deux rues
& les sonnettes dramatiques qui permettent en un coup d’oeil de savoir qui reçoit le plus de visites !
Au final, même si on est loin d’avoir tout vu et tout visité de Venise, ces deux jours nous ont permis d’apprécier l’architecture et l’ambiance de cette ville, définitivement unique. Je retiendrai tout particulièrement l’atmosphère qui y règne en fin de journée, lors que le soleil orangé accentu un peu plus encore les couleurs des façades. Après le boulot, les italiens envahissent leurs petits bars préférés des quartiers moins touristiques pour savourer un Aperol Spritz entre amis. Ce n’est qu’à ce moment-là, en prenant un verre et en se fondant dans la foule, que l’on peut comme eux braver l’interdit et s’assoir un instant au bord du canal.