Je vais commencer cet article par un aveu : avant d’avoir mis un pied en Slovénie je n’avais absolument aucune image mentale de ce pays. C’est tout juste si je l’imaginais là, entre l’Italie et la Croatie, si près de la France. Jules n’en savait pas beaucoup plus que moi. Pour ma défense il faut dire qu’on en entend rarement parler. Et c’est très exactement dans ce cas de figure que notre vie de nomades prend tout son sens.
Je le dis d’amblé, pour nous ce pays fut un véritable coup de cœur.
Au passage de la frontière avec l’Italie, on sent très vite un changement d’ambiance. Si l’Italie est mondialement reconnue pour sa diversité, sa beauté et sa culture, la campagne du nord quant à elle (celle qui se situe au pied des Alpes) n’est pas franchement jolie. Il s’agit principalement d’une succession d’immenses champs d’agricultures et de zones industrielles. Le tout donne un ensemble relativement fade et monotone.
Lorsque l’on passe coté slovène, la campagne devient vite beaucoup plus poétique. Les grands champs d’agriculture laissent place à de belles prairies verdoyantes, à des petits potagers colorés, des jolies petites maisons sans clôtures aux jardins bien entretenus. En ce mois d’octobre, beaucoup de maisons ont devant leurs portes de belles courges jaunes et orange, joliment empilées. Je me dis alors que les slovènes sont dans le détail et qu’on pourrait bien s’entendre.
La cascade de Boka
Pour notre première journée en terre inconnue, on fait un petit crochet au nord afin d’aller voir la cascade de Boka. Il s’agit de la plus haute de Slovénie, sa chute d’eau principale fait 106 mètres de haut. Il faut bien avouer que sa hauteur vertigineuse et son bruit assourdissant sont impressionnants. En contrebas de la cascade, un petit pont enjambe la Soča, rivière qui donne son nom à la vallée. La couleur de l’eau nous semble irréelle, et avec la montagne en arrière-plan, on a l’impression d’avoir sauté dans une carte postale. Cela fait seulement quelques heures que nous sommes en Slovénie et l’émerveillement est déjà au rendez-vous. La suite de la journée va nous conforter dans notre sentiment que ce tout petit pays mérite que l’on prenne le temps de le découvrir.
Les gorges de Tolmin
L’après-midi nous partons à la découverte des gorges de Tolmin. Le site est payant, 6 euros par personne en cette période. Il s’agit d’un parcours joliment aménagé d’une heure trente à deux heures. Hasard, chance ou bien coup du destin, toujours est-il qu’il a énormément plu la veuille et la rivière est déchainée. On est presque seuls le long des gorges qui bouillonnent violemment. Le spectacle et impressionnant, vraiment magnifique. On est loin de l’image calme et paisible présente en couverture de la brochure. On emprunte les passerelles et les escaliers, on longe la tempête. L’eau à la couleur d’un iceberg. Un peu plus loin sur le parcours, il y a ce gros rocher couvert de mousse, pris en étau entre les deux parois de l’étroite gorge, on se demande comment il tient. Décidemment la nature sait être artistique. Le circuit en boucle termine en nous faisant passer sur le très haut pont du diable, puis à nouveau le long de la gorge, mais par son sommet cette fois-ci. On a une jolie vue plongeante sur la marmite qui bouillonne toujours et sur le petit pont qui l’enjambe.
On repart de ce petit site naturel impressionnés.
On se dit que ce tout petit pays pourrait nous réserver bien des surprises.